dimanche 22 mars 2009

selon tes propres forces



Sais-tu, mon âme bien-aimée, comment les Saints Pères ont mené leur vie ? O mon âme ! Imite-les au moins quelque peu. N’ont-ils pas versé des larmes ? Pauvre de toi, mon âme ! Leur corps n’a-t-il pas connu affliction, maigreur et épuisement ? Pauvre de toi, mon âme ! N’ont-ils pas souffert des maladies du corps, ne se sont-ils pas lamentés avec larmes sur les blessures de l’âme ? Pauvre de toi, mon âme ! N’ont-ils pas été vêtus du même corps infirme que nous ? N’ont-ils pas désiré la tranquillité facile et pleine de douceurs de ce monde, de même que le repos du corps ?
Oui, ils ont désiré cela, et leurs corps en vérité furent affligés ; mais ils ont changé leur désir en patience et remplacé leur chagrin par la joie à venir. Séparés de tout une fois pour toutes, ils se considéraient comme morts, et ils étaient sans pitié envers eux-mêmes, dans leur lutte spirituelle. Vois-tu, mon âme, combien les Saints Pères se sont donnés de peine, refusant tout repos et endurant toutes sortes d’épreuves ? Ayant soumis la chair à l’esprit et suivi tous commandements divins, ils ont été sauvés.
Mais toi, âmes misérable, tu ne cherches assurément pas à te contraindre ; tu défailles aux plus légères épreuves ; tu te laisses abattre sans te rappeler l’heure de la mort ni pleurer sur tes péchés ; car tu as pris l’habitude, âme pitoyable, de manger et de boire à satiété et de vivre dans l’indolence. Ne sais-tu pas que tu es appelée à la mortification volontaire ? Mais tu es incapable de rien endurer ! Comment donc peux-tu espérer être sauvée ?
Dès maintenant, donc, relève-toi, mon âme bien-aimée, et fais ce que je te dis. Si tu ne peux faire tout ce que les Saints Pères ont fait, commence au moins, selon tes propres forces. Sers chacun avec humilité et simplicité de cœur. Reconnais ton infirmité et, avec humilité, répète ceci : « Pauvre de toi, âme misérable ; pauvre de toi, vile âme ; pauvre de toi, âme souillée, indolente, négligente, endormie et cruelle ; pauvre de toi, qui a péri ». Et ainsi, progressivement, l’âme va s’attendrir ; ayant versé beaucoup de larmes, elle reviendra à elle, et se repentira.

"Saint Païssius Vélichkovsky" par Michel Aubry p.100-101

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