mardi 25 janvier 2011

cf. Col. 2: 8


Si le Christianisme n’avait été (comme beaucoup le croient aujourd’hui) qu’une eschatologie, un appel à rejeter le monde et à se tourner entièrement vers le Royaume à venir, « qui n’est pas de ce monde », l’acceptation par l’Eglise de cette fonction aurait signifié que l’Eglise prenait le parti « du monde ». Or le témoignage des martyrs avait démontré que les chrétiens ne séparaient pas la religion de la vie, mais affirmaient que l’homme tout entier et toute sa vie appartenaient au Royaume du Christ. Tout le sens du message chrétien était que le Royaume de Dieu approchait avec la venue du Christ et était devenu la semence d’une vie nouvelle, ici et maintenant, dans ce monde. A la lumière du règne du Seigneur, rien au monde ne pouvait désormais prétendre constituer une valeur absolue : ni l’Etat, ni la culture, ni la famille. Tout était subordonné à l’unique Seigneur. Telle était la signification du refus chrétien d’accorder ce titre de "Seigneur" à l’empereur.




père Alexandre Schmemann dans Le chemin historique de l’Orthodoxie, p.118 YMCA-Press


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