mercredi 29 septembre 2010

Capable d’être l’un ou l’autre


Ce que l’homme moderne ne comprend pas, à quoi il est devenu sourd et aveugle, c’est la vision chrétienne fondamentale de la mort selon laquelle la mort biologique ou physique n’est pas toute la mort, n’est même pas son essence ultime. Dans cette vision chrétienne, en effet, la mort est avant tout une réalité spirituelle, que l’on peut connaître alors qu’on est en vie et dont on peut se libérer lorsqu’on est couché au tombeau. La mort, ici, est le fait de se séparer de la vie, ce qui signifie se séparer de Dieu, qui est le seul Donateur de vie, qui Lui-même est la vie. La mort est le contraire non pas de l’immortalité –car tout comme il ne s’est pas créé lui-même, l’homme n’a pas le pouvoir de s’annihiler lui-même, de revenir à ce nihil dont il a été amené à l’existence par Dieu, et dans ce sens il est immortel–, mais de la vraie vie « qui était la lumière des hommes » (Jn 1, 4). Cette vraie vie, l’homme a le pouvoir de la rejeter et ainsi de mourir, de sorte que son immortalité même devient mort éternelle. Et cette vie, il l’a rejetée. C’est là le péché originel, la catastrophe cosmique initiale que nous connaissons non pas sur le plan de l’histoire, non pas rationnellement, mais au moyen de ce sens religieux, de cette mystérieuse certitude intérieure en l’homme qu’aucun péché ne pourra jamais détruire, qui le pousse toujours et partout à rechercher le salut.


 R.P.  Alexandre Schmemann : D’EAU ET D’ESPRIT , p.103 DDB

lundi 20 septembre 2010

assumer tout l'héritage



La doctrine chrétienne n’a pas seulement une origine historique, mais encore et surtout des sources mystiques et charismatiques : l’expérience de la foi et celle des mystères ou sacrements. Ce n’est pas seulement dans l’histoire que le Christ est révélé à l’Eglise, ni seulement dans l’Evangile. Il s’y manifeste sans cesse et immuablement. Il y vit. Plus exactement, l’Eglise vit ou est vivante en lui.


R.P. Florovsky : LA TRADITION, LA PENSEE ORTHODOXE, p.68 l'Age d'Homme.

jeudi 16 septembre 2010

Et quand vint la plénitude des temps


Quand donc furent accomplies les Ecritures suivant lesquelles Jésus devait prendre la forme de l’esclave, quand il se fut fait le serviteur des apôtres et se fut abaissé jusqu’à leur laver et leur essuyer les pieds, quand il les eût persuadés qu’ils devaient apprendre pour eux-mêmes et enseigner aux autres l’humilité, alors Jésus conclut une autre alliance qui devait abolir la pâque ancienne ; il institue la pâque nouvelle pour tous les peuples jusqu’à la vie éternelle.

saint Éphrem de Nisibe: mimré 4, sur la Passion Sancti Ephraem Syri hymni et sermones par Th. J. Lamy

jeudi 2 septembre 2010

recueillement intérieur


D’anciens nobles, des généraux, sont devenus de simples ouvriers, artisans et commerçants, sans mépriser aucun genre de travail et se souvenant qu’il n’en est aucun de déshonorant, du moment qu’il n’implique rien d’immoral… L’école de la vie d’exilé a moralement régénéré et élevé une multitude de personnes… En vérité, beaucoup d’entre eux, hommes et femmes, ont plus de gloire à présent dans leur déshonneur qu’ils n’en possédaient dans leurs années brillantes. La richesse spirituelle qu’ils se sont acquise vaut mieux que la richesse matérielle qu’ils ont abandonnée dans leur patrie et leur âme, tel l’or épuré au feu, s’est purifiée au feu de la souffrance et brûle comme un flambeau qui luit avec éclat. Non sans tristesse, toutefois, nous devons dire que les souffrances sont loin d’avoir eu le même effet sur tous. A l’épreuve, certains se sont révélés n’être ni or ni métal précieux mais paille et chaume qui périt dans la flamme… Se croyant justes et s’imaginant souffrir en victimes innocentes, ces gens ont plus d’orgueil dans le cœur que le Pharisien qui se vantait, mais surpassent souvent le publicain dans leurs péchés…


saint Jean Maximovitch dans La Vénération de la Mère de Dieu dans l’Eglise orthodoxe p.122-123.
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