vendredi 22 octobre 2010

« déification » but de la vie chrétienne


Que le contenu du salut apporté par le Christ aille jusqu’à une divinisation de l’homme (corps, âme et esprit) par les énergies divines incréées de la Sainte Trinité, voilà qui, sans doute, n’est pas très familier à la conscience chrétienne occidentale. Et pourtant, en cette vérité le cœur du christianisme et l’affirmation chrétienne la plus proche, peut-être, des attentes secrètes, des aspirations profondes et implicites que porte en lui l’homme contemporain, insatisfait d’une existence qui a perdu le sens du geste vertical, de la troisième dimension.

Cette vérité centrale du christianisme, nous la sentons sous-jacente à tous les textes liturgiques. De ces derniers on peut dire qu’ils constituent un hymne ininterrompue à la lumière divine manifestée dans les saints, mais, avant tout, bien sûr, dans la théophanie de Celui que l’Eglise appelle : « Soleil immortel de la gloire », « Auteur de la lumière », « Astre sans crépuscule », « Soleil de justice », « Etoile du matin et de la justice », « la Lumière intemporelle », « lumière du monde », « Chandelier porteur de lumière », « Celui qui, comme d’un vêtement, est revêtu de lumière ».

Tout au long de l’année, l’Eglise chante cette lumière incréée des énergies divines resplendissant sur le visage de ceux qui ont acquis le Saint Esprit.

Père André Borrély dans l’homme transfiguré p.163-164

lundi 4 octobre 2010

...ce n'est pas toi qu'il rejette, mais c'est moi (1 Samuel, 8, 6-9)


Comme il fallait descendre de la cime de la Sainte Montagne, nous nous sommes levés et en chantant dans nos cœurs des louanges à Dieu, sautant plutôt que marchant, nous avons dévalé la pente du Mont de la Transfiguration. Grégoire Palamas a écrit que pour les moines qui désirent vivre en vérité, il est pénible d’avoir des relations, non seulement avec des laïques, mais aussi avec des moines, parce qu’elles interrompent l’union à Dieu et disloquent l’unité de l’intellect qui se trouve alors déchiré et dispersé entre plusieurs pensées.

Ainsi convient-il que tout moine vive l’expérience de l’unité de l’intellect pour pouvoir comprendre combien peuvent être désagréables les discussions, surtout celles qui portent sur des questions étrangères à leur centre d’intérêt spirituel.


Nous avons pris congé des laïques sympathiques qui étaient avec nous, en mettant fin aux sujets quelque peu éloignés du sens théologique de la journée


Mais auparavant, pour clore la discussion abordons la question des problèmes sociaux qui occupent tant le monde.


-« Les problèmes de société existent assurément, et ceux qui ont la lumière de la foi les résolvent dans la prière : vous avez lu dans l’Evangile l’hymne des hommes à la Providence de Dieu (Mt. 6, 24 à 34), et le Grand Basile ne dit-il pas : Lorsque j’évoque dans mon esprit les dons infinis et les bienfaits de Dieu, je suis rempli d’émerveillement et d’extase. Seigneur, celui qui te loue, et se sent incapable de te louer, est digne de ta gloire.
Nous avons un Père tout puissant qui nous nourrit : votre père céleste connaît tout ce dont vous avez besoin. »


-« Certes, le croyant résout, dans le domaine de la foi en Dieu, tous ces problèmes, mais la masse des hommes qui ont perdu la foi, s’ils l’ont jamais eue, ou l’ont faiblement, que deviennent-ils ? »


-« Seul l’être humain qui vit en Dieu se trouve dans la situation naturelle de créature raisonnable, existe moralement et spirituellement. »


-« Que pensez-vous de cette formulation ? »


-« Ce qu’a dit le Christ lui-même : laisse les morts enterrer les morts, et le prophète David : ceux qui s’écartent de toi périront. Les problèmes donc, au fond, sont une dépendance sans fin des phénomènes de mort, d’obscurité, d’incroyance, de chaos. Par suite, il faut que la grâce, qui donne la vie à l’âme et la lumière qui vient de Dieu, résolvent l’ensemble des problèmes de l’être humain : sans elles, on peine en vain. Certes, malgré l’opposition de l’homme à se soumettre à Dieu, l’histoire du monde aboutira finalement là où Dieu la dirige. Le monde n’existe que dans la mesure de sa soumission à Dieu ; dans la mesure de sa non-soumission, il est mort. »

Ecrits du Mont-Athos, (traduction M-J Monsaingeon), p.187-188, éd. Axios
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