dimanche 19 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 14/36


XIV


Sentez vous que nous sommes déjà dans la ligne principale de la philosophie divino-humaine de la culture ? Vous avez fait attention, avec sérieux et objectivité à l’architecture moderne de cette culture : son plan, son matériau, son programme, son âme, son esprit, tout est évangélique, tout est divino-humain. Toutes ses valeurs sont divines, toutes ses méthodes évangéliques. Et en elle, Dieu occupe toujours la première place et l’homme la seconde. L’homme vit, pense, sent et œuvre par Dieu ; ceci veut dire que l’homme est éclairé par Dieu. Là, il ne s’agit pas d’un Dieu abstrait, transcendant, supra-céleste de Platon ou de Kant, mais du Dieu de la réalité terrestre et objective, c’est-à-dire du Dieu humainement objectif, qui est devenu homme et qui, dans la catégorie de l’humain, a donné tout ce qui est divin, immortel, éternel. C’est pourquoi Lui Seul, dans le genre humain, c’est-à-dire le Christ Dieu-Homme a le droit de demander aux hommes la perfection divine : « Soyer parfaits, comme votre Père qui est aux cieux est parfait » (Matt. 4, 48) ; et de poser cette perfection divine comme but de la vie et comme but de toute l’œuvre de l’homme. Ce faisant, Il donne en même temps aux hommes tous les moyens et tous les moyens et toutes les forces nécessaires pour leur permettre de réaliser ce but, c'est-à-dire d’acquérir la perfection divine.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

samedi 18 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 13/36


XIII


Vous ne le croyez pas ? Tâchez d’imaginer soit un Dieu plus parfait que le Christ soit un homme plus parfait que Lui. Vous ne serez pas en mesure de le faire. Parce que ni l’intelligence humaine individuelle, ni l’intelligence humaine collective, ne peut imaginer un Dieu plus parfait que le Christ ou un homme plus achevé que Lui. Et ce que qu’il y a ici de plus remarquable, c’est que toutes les perfections divines sont en Christ humainement réelles et concrètes. Il n’est pas, ne fût-ce qu’un seul bien parfait ou une vérité parfaite, ou une beauté parfaite qui ne soit incarné en Sa personne, ni réalisée dans Sa vie. A cause de tout cela Il est, justement l’homme parfait et achevé que le genre humain, la pensée humaine, le cœur humain recherchent par les religions, les philosophies, la science, l’art et la civilisation. Appliquée à la culture, cette conclusion dirait : le Christ est cet Homme Idéal, que la culture humaine cherche comme étant son objet, son sens, son idéal. Avec Lui et de Lui, nous savons, nous les hommes ce qu’est l’Homme véritable, l’Homme idéal, l’Homme parfait. En Lui, nous avons le Modèle selon lequel chaque homme peut édifier un homme bon, juste parfait et achevé ; et cela sans grande ni insurmontable difficulté parce qu’Il donne, à chacun de ceux qui luttent, ses forces divines pour acquérir tous ces biens.


père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

vendredi 17 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 12/36


XII


Et il en est ainsi depuis le premier homme jusqu’au dernier : un affligeant défilé d’hommes imparfaits et inachevés. Et parmi eux Celui qui est plein de mystère et merveilleux Dieu-homme : divinement parfait et humainement réel. Son bien humain est divinement parfait et achevé. Son amour humain est divinement parfait et achevé, de même que Sa justice, Sa miséricorde, Sa bonté, Son immortalité, Son éternité et Sa beauté : tout est humainement réel et divinement parfait et achevé. Il n’y a en cela rien d’étonnant, parce qu’Il a transfiguré en divin tout ce qui est humain, Il l’a achevé et parfait par le divin. En un mot, en Lui, l’homme total est divinement parfait, divinement achevé.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

jeudi 16 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 11/36 (avec Nietzsche)




XI



Serait-ce Nietzsche ? Mais dans la sensation volcanique de sa tragique imperfection, de l’incomplétude insupportable de son être, en toutes les dimensions et réalités de ce monde, dans son désir indomptable pour l’homme supérieur et parfait, Nietzsche est devenu fou ! En conséquence, Nietzsche non plus n’est pas l’homme parfait et achevé.





père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

mercredi 15 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 10/36 (avec Tolstoï)


X


Serait-ce Tolstoï ? Lui aussi, dans son combat permanent et inflexible avec son être humain imparfait et inachevé, est arrivé à une inquiétude spirituelle telle que, peu avant sa mort, dans une agonie insupportable de sont être, il quitta sa maison, pour se fuir, pour fuir la triste imperfection de son être tragique et inachevé. En conséquence, lui aussi n’est pas l’homme parfait et achevé.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

mardi 14 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 9/36 (avec Goethe)


IX


Serait-ce Goethe ? Vivant toute la largeur et la profondeur le drame de son être humain, où Méphistophélès joue le rôle principal, Goethe par son cri qui précède la mort : « Licht, mehr Licht », montre clairement, combien malheureux il a quitté ce monde pour l’autre. De ce fait, lui non plus n’est pas l’homme parfait et achevé.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

lundi 13 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 8/36 (avec Shakespeare)


VIII


Est-ce Shakespeare ? Mais lui aussi, dans sa soif inextinguible pour le parfait et l’achevé, a vécu l’imparfait et l’inachevé de l’homme comme une tragédie insupportable ; il a conduit l’homme vers les mondes d’en-haut pour l’abandonner sur les routes ébloui et consterné. En conséquence, lui aussi n’est pas l’homme parfait et achevé.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

dimanche 12 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 7/36 (avec Kant)


VII


Serait-ce Kant ? Mais lui aussi, tourmenté par l’imperfection de son être incomplet, a transféré du vase étroit de l’«ousia-archie» antique, du criticisme rationnel, tout ce qui est humain et l’a placé dans l’abîme du post-rationaliste « Das Ding an Sich » et livré à la pitié de l’imprévisible, de l’inconnu, du terrifiant. En conséquence, lui aussi n’est pas l’homme parfait et achevé.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

samedi 11 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 6/36 (avec Mahomet)


VI



Serait-ce Mahomet ? Mais tourmenté par son enfer sanguinaire et son paradis voluptueux, il parcourt notre planète et réalise par le feu et le fer ses rêves prophétiques, foulant avec un enthousiasme fanatique les cadavres des « infidèles ». En conséquence, il ne saurait être l’homme parfait et achevé.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

vendredi 10 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 5/36 (avec Moïse)


V


Serait-ce Moïse ? Mais Moïse lui aussi, tourmenté par les terribles malheurs de son peuple et par son impuissance personnelle, cherche sans se lasser le secours du ciel et il adoucit l’amertume de son être humain par les visions prophétiques du futur Messie et Sauveur qui doit venir. Et ceci signifie que lui aussi n’est pas l’homme parfait et inachevé.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

jeudi 9 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 4/36 (avec Bouddha)


IV


Bouddha serait-il parfait ? Mais Bouddha tourmenté par le sentiment monstrueux et impitoyable de son imperfection humaine a transporté tous les désirs de son être humain pour la perfection dans le royaume de l’au-delà, de l’impassibilité éternelle et de l’insensibilité, c’est-à-dire le nirvana. En conséquence, lui non plus n’est pas l’homme parfait et achevé.



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

mercredi 8 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 3/36 (avec Platon)


III



Est-ce Platon ? Mais Platon, à cause de sa profonde connaissance de son imperfection et son inachèvement, s’est changé en flèche de soif pour les mondes d’en-haut, les mondes des idées éternelles et des idéaux.
Et cela révèle qu’il n’est pas un homme parfait et achevé.




père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

mardi 7 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 2/36 (avec Leibniz)


II


Quel que soit l’aspect sous lequel on l’examine, l’homme est un être «ouvert» à d’autres êtres, à d’autres mondes. En aucun cas il ne saurait être l’unité fermée, la monade de Leibniz. Par toute sa vie, sa nature, et son âme, l’homme est tissé, sans cesse, consciemment ou inconsciemment, volontairement ou instinctivement, sur l’immense et insaisissable trame totale du monde entier. Si la culture veut être vraiment humaine, elle doit partir de ce fait qui saute aux yeux, comme d’un principe rationnel et fondamental. La recherche de l’homme parfait et achevé, qui existe dans l’histoire du genre humain, engendre dans notre conscience une brûlante question : qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ?



père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

lundi 6 juillet 2009

qu’est-ce que l’homme parfait et achevé ? 1/36


CULTURE HUMANISTE ET CULTURE DIVINO-HUMAINE



I


L’existence de la culture, révèle le fait, témoigne et sans cesse témoigne, par toute l’expérience du genre humain, que l’homme est un être imparfait et incomplet. Toutes les philosophies, toutes les religions, toutes les sciences, toutes les civilisations en témoignent. L’homme est un être qui doit être achevé, complété. C’est pourquoi l’objet principal de la culture, c’est de parfaire et d’achever l’homme. Aussitôt alors se pose la question inévitable : mais avec quoi le parfaire, avec quoi l’achever ?


père Justin Popovitch dans "L'Eglise orthodoxe et l'œcuménisme" (extrait)

dimanche 5 juillet 2009

....


Chers lecteurs ;
A partir de demain je commence avec un texte de saint Justin Popovitch répartie en 36 parties mais dans rythme plus lent.
A propos des photos ; celles qui vont être ajoutés au texte qui va suivre du vénérable père Justin, n’auront aucun rapport avec le texte, c’est-à-dire pas de 3ème degré comme j’ai essayé de le faire avec les messages précédent.

samedi 4 juillet 2009

non pas abolir mais accomplir


Saint Cyrille de Jérusalem, saint Athanase le Grand et d’autres Docteurs de l’Eglise citent l’exemple de Corneille le Centurion, que les prières et les aumônes n’avaient pas suffi à rendre juste devant Dieu, comme le rapporte le livre des Actes des Apôtres ; mais Dieu, par l’entremise d’un Ange, lui ordonna de mander l’Apôtre Pierre, afin qu’il lui enseignât la voie du salut. Pierre étant venu, ne fit nulle autre chose que le baptiser, lui et les siens, après les avoir instruits au préalable des dogmes du salut, afin de leur faire ainsi hériter la vie éternelle. El le plus important est qu’il baptisa ces hommes, sur lesquels : « l’Esprit Saint était venu » et qui l’avaient reçu, selon la conviction de l’Apôtre Pierre, que les Actes rapportent en détail au chapitre 10.

lettre ecclésiale du Synode des "résistants" (Synodhos ton Enistamenon) Athènes le 3/16 mars 1997 publié dans : "La Lumière du Thabor" 49-50 éd. L’Age D’Homme, p.172-173 (extrait)

vendredi 3 juillet 2009

conscience dogmatique


La Samaritaine, qui ne saisit pas encore la sublimité de l’eau vive, hésite d’abord, ne sachant où son interlocuteur trouvera l’eau qu’Il promet, n’ayant pas même de quoi puiser –et le puits est profond… Elle tente ensuite de le mesurer à Jacob, qu’elle nomme son père, tirant gloire de ce lieu en faveur de son peuple, et elle vante l’eau de ce puits, estimant qu’il n’en est point de meilleure. Cependant, quand elle entend le Seigneur dire : « L’eau que je donnerai deviendra chez ceux qui la recevront une source jaillissant jusque dans la vie éternelle », elle laisse échapper le cri d’une âme ardente de désir et qui se laisse guider vers la foi, quoique encore incapable de regarder purement la lumière : « Donne-moi, Seigneur, de cette eau, dit-elle, afin que je n’aie plus soif et que je ne vienne plus puiser ici ». Or le Seigneur, toujours désireux de se révéler graduellement, lui enjoint de faire aussi venir son mari. Elle, voulant à la fois cacher son passé et recevoir plus vite le cadeau, répond qu’elle n’a pas de mari et s’entend dire le nombre de maris qu’elle a eus depuis sa jeunesse et reprocher de vivre maintenant avec un homme qui n’est pas son mari. Loin de se fâcher de la réprimande, comprenant sur-le-champ que celui qui s’entretient avec elle est un prophète, elle en vient aussitôt à de plus hautes préoccupations.
Voyez-vous ? Quelle noble douceur, chez cette femme, et quel goût pour la science ! « Nos pères, dit-elle, ont adoré sur cette montagne et vous dites que c’est à Jérusalem que se trouve le lieu où il faut adorer ». Regardez quel souci elle couvait dans son cœur, et quelle profonde connaissance elle avait de L’Ecriture ! Combien il en est à présent, parmi les orthodoxes de naissance et les nourrissons de l’Eglise, qui ignorent ce que savait la Samaritaine : que nos pères, c’est-à-dire Jacob et les patriarches issus de lui, avaient adoré Dieu sur la montagne en question !
Ce savoir et ce soin diligent pour connaître l’Ecriture inspirée de Dieu, le Christ les reçoit comme un parfum d’odeur agréable et Il prend plaisir à poursuivre son entretien avec la Samaritaine.


saint Grégoire Palamas "Homélie sur la Samaritaine" (extrait)

jeudi 2 juillet 2009

Quand nous disons...





Quand nous disons : « Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur », c’est l’Esprit Saint qui en nous confesse la filiation divine de Jésus de Nazareth et fait fondre notre pauvre cœur de pierre avec les larmes du repentir. Lorsque nous confessons que Dieu est Père et que Jésus de Nazareth est son Fils consubstantiel et coéternel, nous sommes « menés par l’Esprit de Dieu » et pouvons être alors considérés véritablement comme fils de Dieu (Rm 8, 14). Quand nous disons de Jésus de Nazareth qu’il est le Christ, c’est-à-dire le Messie, Celui qui a reçu l’Onction du Père, nous affirmons que sur lui repose l’Esprit qui procède du Père. Confesser que Jésus est le Christ, c’est en même temps confesser que le Saint Esprit est Dieu, qu’il procède du Père et ne peut procéder du Fils puisque c’est sur le Fils de Dieu fait homme que le Père le fait reposer.

père A.Borrély dans "QUI EST PRES DE MOI EST PRES DU FEU" p.178-179

mercredi 1 juillet 2009

cf. Jean 1: 6-15


Rien n'est donc plus erroné que l'opposition si souvent faite entre le Dieu de l'Ancien Testament et le Dieu du Nouveau, entre le Dieu de crainte et le Dieu d'amour.

Le Dieu de l'Ancienne Alliance est déjà un Dieu d'amour et le Dieu de la Nouvelle ne cesse pas d'être un Dieu de crainte.



père André Borrély dans : "l'homme transfiguré" p.126
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