mardi 31 mars 2009

liens corps-âme


Le sens de l’ascèse corporelle


C’est notamment ce dernier but que poursuivent les pratiques ascétiques (au sens étroit du terme) que sont le jeûne, les veilles, le travail fatigant. Il ne s’agit pas par elles de se faire souffrir ni d’acquérir des « mérites » comme l’ont pensé des formes déviantes de spiritualité chrétienne en Occident, mais de parvenir à une meilleure maîtrise du corps qui permette d’en contrôler les états et les pulsions spirituellement indésirables, de réduire ainsi la force des pensées mauvaises (issues notamment de la mémoire et de l’imagination qui dépendent étroitement des sens) et des passions, mais aussi de profiter des liens que le corps entretient avec l’âme et de l’influence que ses états exercent sur elle pour que ces derniers favorisent au maximum ses activités spirituelles.


Jean-Claude Larchet dans "CECI EST MON CORPS" p.75

lundi 30 mars 2009

garder la confiance


La prière est continue lorsque l'esprit adhère à Dieu avec un grand saisissement et un grand désir et reste à jamais suspendue à lui par l'espérance et la confiance dans toues les actions et dans tous les événements de la destinée.



saint Maxime le Confesseur (PG 90, 932)

dimanche 29 mars 2009

homme liturgique



Donc acquérir cette dimension intérieure du culte constitue le premier approfondissement à faire. Il y en a un autre, c’est réaliser que, comme on le dit maintenant, « la liturgie ne s’arrête pas à la liturgie ». Souvent nous idéalisons notre vie de communauté, nous finissons par faire de notre être ensemble à l’Eglise quelque chose de tellement nécessaire que le reste n’a plus aucune importance, ni la prière intérieure, ni l’action extérieure, et que nous élevons une barrière entre les différents temps, les différentes manières d’être de notre existence. Il y a là un véritable danger et notre vie spirituelle souffre souvent de cette coupure que nous établissons. Car l’Eglise, nous devons aussi la porter en nous.
Nous devons réagir contre la tendance à isoler les moments bénis de notre prière publique (ou privée) du reste de notre existence, de notre vie familiale, de notre activité professionnelle, etc. Il faut retrouver ce sens de l’homme qui doit dans toute son existence se définir comme un homme liturgique.


Père B.Bobrinskoy dans : "LA VIE LITURGIQUE" p.13

samedi 28 mars 2009

dans le cœur


En vérité, seule la Bonne Nouvelle, seule la Nouvelle Alliance, peut nous révéler l'homme véritable dans le Dieu-homme, seule elles peuvent nous incorporer dans le Corps, qui est l'Eglise et dont il est la Tête unique.

En comparaison de cette réalité inimitable qu'a instituée le Seigneur Lui-même, et qui est vivifiée par le don de L'Esprit, toutes les créations de l'homme ne peuvent représenter que des fantasmes dérisoires. La Grâce divine n'a nul besoin qu'on lui indique un mode opératoire.

Elle jaillit au cœur de l'homme comme une énergie toute-puissante.




Jean-Louis Palierne dans : " Mais où se cache l'Eglise orthodoxe" p.59

vendredi 27 mars 2009

accepter



Quand la prière est envisagée dans sa signification universelle, il vaut mieux l’étudier et l’analyser en termes de montée, mais ce n’est pas dans cet esprit que le Christ l’a donnée à ceux qui, en lui et avec lui, sont les enfants de Dieu, car pour eux il ne s’agit plus de montée mais d’un état, d’une situation ; nous sommes, dans l’Eglise, les enfants de Dieu, et ces premiers mots, « Notre Père », posent le fait et nous situent à notre juste place.
Il n’est pas bon de dire que nous sommes indignes de cette vocation.
Nous l'avons acceptée et elle est nôtre.

Mgr Antoine (Bloom), dans : "prière vivante" p.49

jeudi 26 mars 2009

Abba, dis-moi une parole







Abba Sisoès a dit : Cherche Dieu et ne cherche pas où il habite.

mercredi 25 mars 2009

vivre



Vivre consiste à ne pas condamner la vie avant de l’avoir vécue. C’est-ce que donne la foi. Une confiance a priori. Une ouverture rendant possible le possible. Force de foi. C’est elle qui libère tout.
Les forces de mort tuent toute foi.



B.Vergely "Le silence de Dieu face aux malheurs du monde" p.217

mardi 24 mars 2009

cf. Actes 5:38, 39.


Dieu a désiré devenir Homme, et c’est l’Incarnation qui structure la nature divine et humaine de toute vie spirituelle. En la vivant, l’homme n’est jamais plus seul, il la vit avec Dieu, et Dieu la vit en l’homme et avec l’homme.
Cette participation de Dieu à l’humain est décisive : la vie spirituelle ne vient pas d’en bas, d’une fabulation humaine, de ses seuls désirs ou d’un cri de son âme. L’homme ne l’invente pas pour sa consolation, une pareille mythologie romantique ne résisterait jamais à l’épreuve  du temps et de la mort.

p.Evdokimov "LES AGES DE LA VIE SPIRITUELLE" p.52

lundi 23 mars 2009

assurance



« Approchez-vous du Seigneur, et il s’approchera de vous .» (Jac. 4,8)
A nous de nous mettre à l’œuvre. Si nous faisons un pas vers lui, il en fera dix vers nous, lui qui, apercevant le fils prodigue alors qu’il était encore loin, fut touché de compassion, courut se jeter à son cou et l’embrassa longuement (Cf. Luc 15,20).
Il faut donc que vous vous décidiez une bonne fois à faire les premiers pas, encore mal assurés, vers Dieu, si vraiment vous voulez vous approcher de lui. Que la gaucherie de vos débuts dans cette voie de la prière ne vous trouble pas. Ne cédez pas au respect humain, à l’indécision, aux rires moqueurs des démons qui essaient de vous persuader que votre conduite est ridicule et que votre entreprise n’est qu’un fruit de votre imagination et une sottise.
Sachez bien que l’Ennemi ne craint rien tant que la prière.


Tito Colliander dans : "Le chemin des ascètes, initiation à la vie spirituelle" p.60

dimanche 22 mars 2009

selon tes propres forces



Sais-tu, mon âme bien-aimée, comment les Saints Pères ont mené leur vie ? O mon âme ! Imite-les au moins quelque peu. N’ont-ils pas versé des larmes ? Pauvre de toi, mon âme ! Leur corps n’a-t-il pas connu affliction, maigreur et épuisement ? Pauvre de toi, mon âme ! N’ont-ils pas souffert des maladies du corps, ne se sont-ils pas lamentés avec larmes sur les blessures de l’âme ? Pauvre de toi, mon âme ! N’ont-ils pas été vêtus du même corps infirme que nous ? N’ont-ils pas désiré la tranquillité facile et pleine de douceurs de ce monde, de même que le repos du corps ?
Oui, ils ont désiré cela, et leurs corps en vérité furent affligés ; mais ils ont changé leur désir en patience et remplacé leur chagrin par la joie à venir. Séparés de tout une fois pour toutes, ils se considéraient comme morts, et ils étaient sans pitié envers eux-mêmes, dans leur lutte spirituelle. Vois-tu, mon âme, combien les Saints Pères se sont donnés de peine, refusant tout repos et endurant toutes sortes d’épreuves ? Ayant soumis la chair à l’esprit et suivi tous commandements divins, ils ont été sauvés.
Mais toi, âmes misérable, tu ne cherches assurément pas à te contraindre ; tu défailles aux plus légères épreuves ; tu te laisses abattre sans te rappeler l’heure de la mort ni pleurer sur tes péchés ; car tu as pris l’habitude, âme pitoyable, de manger et de boire à satiété et de vivre dans l’indolence. Ne sais-tu pas que tu es appelée à la mortification volontaire ? Mais tu es incapable de rien endurer ! Comment donc peux-tu espérer être sauvée ?
Dès maintenant, donc, relève-toi, mon âme bien-aimée, et fais ce que je te dis. Si tu ne peux faire tout ce que les Saints Pères ont fait, commence au moins, selon tes propres forces. Sers chacun avec humilité et simplicité de cœur. Reconnais ton infirmité et, avec humilité, répète ceci : « Pauvre de toi, âme misérable ; pauvre de toi, vile âme ; pauvre de toi, âme souillée, indolente, négligente, endormie et cruelle ; pauvre de toi, qui a péri ». Et ainsi, progressivement, l’âme va s’attendrir ; ayant versé beaucoup de larmes, elle reviendra à elle, et se repentira.

"Saint Païssius Vélichkovsky" par Michel Aubry p.100-101

samedi 21 mars 2009

endurance



O homme ! La mort est là devant toi. Si tu te donnes de la peine tu seras récompensé dans le futur par la vie éternelle. C’est en se forçant soi-même qu’on acquiert la vertu. Si donc tu veux maîtriser tes passions, finis-en avec l’amour des plaisirs ; si tu cherches constamment à te nourrir, ta vie ne sera faite que de passion. L’âme ne sera humiliée que si le corps est privé de pain. Il est impossible de sauver l’âme de la perdition tout en autorisant au corps ce qui lui plaît.
Commençons par le commencement. Mon âme, si tu désires être sauvée et suivre le chemin des épreuves que viens de décrire, si tu veux entrer au Royaume des Cieux et atteindre la vie éternelle, commence par purifier ton corps, goûte à l’amertume volontaire et souffre les plus grandes peines, ainsi que tous les saints ont fait et enduré. Quand un homme se roidit et se commande à lui-même d’endurer les pires épreuves par amour pour Dieu, dès lors toutes les peines, les souffrances et les attaques des hommes et des démons lui paraissent légères et ne l’affectent pas. Il ne craint pas la mort, et rien ne peut le séparer de l’amour du Christ.


"Saint Païssius Vélichkovsky" par Michel Aubry p.100

vendredi 20 mars 2009

d’un amour désintéressé



Mon âme bien-aimée, souviens-toi de tous les saints : Apôtres, Martyrs et Prophètes, Hiérarques, Justes et Saints, Moines et Fols en Christ et tous ceux qui dans les siècles ont plu à Dieu. Où sont les saints qui n’ont pas soumis la chair à l’esprit ou qui n’ont pas souffert de grandes calamités et de cruelles afflictions ?
En abondance ils ont reçu leur lot quotidien d’infortunes. Ils ont connu la faim et la soif ; ils ont veillé et prié jour et nuit ; ils ont gardé l’humilité avec un cœur contrit ; ils ont été sans arrière-pensées, tels des enfants, remplis de pitiés ; ils sont venus en aide à ceux qui étaient dans les souffrances ou dans le besoin, ils ont fait des dons et des aumônes, autant qu’ils le pouvaient.
En un mot, ils avaient toutes les vertus et aimaient d’un amour désintéressé.
Ils ne faisaient pas à autrui ce qu’ils ne voulaient pas qu’on leur fit. Ils étaient tout d’obéissance, tels des serviteurs soumis, au service non pas d’un homme mais de Dieu, avec une simplicité vraie et pleine de sagesse, uniquement tournée vers le salut.



"Saint Païssius Vélichkovsky", par Michel Aubry p.100

jeudi 19 mars 2009

la foi



Des grecs vinrent à Ostrakiné pour y faire l’aumône, et ils prirent avec eux les économes pour qu’ils leur montrent qui en avait le plus besoin.
Les économes les conduisirent chez un mutilé, et ils lui offrirent l’aumône. Mais il refusa de la prendre, disant : « Je peine en tissant ces rameaux de palmier, et je mange mon pain. »
Ensuite, les économes les conduisirent à la cellule d’une veuve vivant avec son enfant.
Ils frappèrent à la porte. Et la fille, qui était nue, leur répondit de derrière la porte, que sa mère était partie travailler car elle était lavandière. Et ils lui fournirent un vêtement et de l’argent. Mais elle ne voulait pas l’accepter, disant : « Ma mère est venue me dire d’avoir confiance, car Dieu a bien voulu qu’elle trouve aujourd’hui du travail et que nous ayons notre nourriture. »
Et lorsque vint sa mère, les visiteurs la supplièrent d’accepter, mais elle s’y refusa, disant : « Moi, j’ai Dieu qui se soucie de moi ; et vous, vous voudriez m’en priver. »
Reconnaissant donc sa foi, ils rendirent gloire à Dieu.

mercredi 18 mars 2009

cf. Mt 5:48



Dans l’Eglise, il n’y a pas de différence en la "morale" et la "spiritualité". Il n’y a pas un minimum imposé à tous, et des exigences supérieures qui seraient le privilège d’une élite. C’est à tous que le Seigneur a dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Le plein développement de notre vie de fils de Dieu et de membres du Christ, commencée au baptême, est la loi de toute vie chrétienne. Ce n’est pas une loi qui s’imposerait de l’extérieur, une loi écrite sur des tables de pierre comme celle qui fut donnée à Moïse ; c’est une loi inscrite dans nos cœurs par l’Esprit d’amour qui nous été donné.
Dans une certaine mesure, les moyens à mettre en œuvre varient pour chacun, selon son état de vie et les conditions particulières qui sont les siennes ; mais le but est le même pour tous : être transfigurés, par la puissance du Saint-Esprit, à l’image du Fils unique.



R.P. Placide Deseille dans "être chrétien orthodoxe aujourd'hui" p.8

mardi 17 mars 2009

Retour


Dieu le Verbe s’est incarné pour ramener la Création vers le Créateur,…


L’extraordinaire importance du christianisme pour la race humaine réside dans la divino-humanité vivifiante et immuable du Christ, qui donne signification à tout ce qui est humain, le tirant du néant du non-être à la lumière du Tout-Etre.



Père Justin Popovitch dans "L’HOMME ET LE DIEU-HOMME" p.51 et p.133

lundi 16 mars 2009

savoir que Dieu est


On ne nous demande d'ailleurs qu'une chose, c'est de savoir que Dieu existe, et non pas de scruter son essence.
Ecoute ce que dit Paul à ce sujet : «Il faut que celui qui s'approche de Dieu croie qu'il existe.»
En un autre endroit, l'écrivain sacré, reprochant à un homme son impiété, ne lui fait grief d'ignorer que Dieu est : «L'insensé a dit dans son cœur : Il n'y a point de Dieu.»
De même donc que, d'après lui, l'impiété consiste, non pas à ignorer quel est Dieu dans son essence, mais à ignorer que Dieu existe, de même il suffit à la piété de savoir que Dieu est.



st Jean Chrysostome dans "Homélies de Jean Chrysostome, sur l'incompréhensibilité de Dieu" présenté par J-Y Leloup p.166

dimanche 15 mars 2009

espoir en Dieu



Un frère interrogea un ancien disant : « Veux-tu que je mette de côté 2 pièces de monnaie pour le cas où je serais malade ? »
L’ancien répondit : « Ce n’est pas bien de garder plus qu’il n’est nécessaire pour le corps. Si tu gardes ces 2 pièces de monnaie, ton espoir se trouvera placé en elles, et s’il t’arrive un malheur, Dieu ne se souciera plus de toi. Jetons donc en Dieu tout notre souci, car lui se préoccupe de nous. »

samedi 14 mars 2009

enfants de Dieu


On peut supposer que ceux qui affirment que l'homme descend du singe en viennent réellement, et ceux qui se réclament du Père Céleste sont des enfants de Dieu.




Paul Evdokimov "LES AGES DE LA VIE SPIRITUELLE" (note) p.23

vendredi 13 mars 2009

auto-théie


Satan trompa l'innocence d'Eve et, à travers elle, celle d'Adam, par le fait qu'il obscurcit leur conscience de soi, en leur suggérant la pensée qu'ils étaient appelés à devenir des dieux en ce monde, non pas au moyen de l'obéissance à Dieu, ni donc au moyen de l'avancement spirituel, mais en goûtant aux fruits de ce monde, - moyen magique d'acquérir la puissance sur le monde, alors qu'en fait c'est le monde qui reçoit là un pouvoir magique sur l'homme. «La connaissance du bien et du mal» n'est pas propre à Dieu, puisque Dieu « ne connaît pas » le mal qu'il n'a point créé.



père Serge Boulgakov "DU VERBE INCARNé".p.74

jeudi 12 mars 2009

cf. 1 Cor 2, 9


Quand les évangiles et les épîtres commencent à devenir réels pour nous, nous découvrons à quel point nos conceptions antérieures de Dieu et de la vie en Lui étaient naïves, tant la Réalité dépasse les représentations que l'homme s'en fait.


Même un murmure du Divin est gloire non pareille face à toute une vie vécue sans Dieu.




dans "Archimandrite Sophrony, sa vie est la mienne"p.76

mercredi 11 mars 2009

Abba, dis-moi une parole


Abba Pœmen disait qu'abba Jean avait dit :
Les saints ressemblent à un jardin dont les arbres portent des fruits variés, tout en étant arrosés par la même eau. De fait, autre est l'activité de tel saint, autre celle de tel autre, mais c'est un seul Esprit qui agit en eux tous.

mardi 10 mars 2009

lutte


Avec l'âme, nous sommes dans un monde de lutte perpétuelle, d'imagination, que nous ne pouvons plus régler ni discipliner.

Connaissez-vous l'histoire typique d'un vieux prêtre qui baptisait les femmes ?

A son époque, on les baptisait nues, et c'est pourquoi on avait choisi un vieux prêtre. Celui-ci, voyant la beauté des femmes nues, emportait des images qui n'étaient pas utiles pour sa sainteté. Aussi priait-il saint Jean-Baptiste de le délivrer de ces images. Les années passant, il devint inquiet. Jean-Baptiste lui apparut alors et lui demanda : «Veux-tu que je te libère?» «Oh! oui», répondit-il. Jean-Baptiste fit le signe de croix en disant : tanpis, et il le libéra.

Pourquoi . tant pis ? Parce qu'une des particularités de l'âme, c'est la conquête et la lutte. Souvent, si nous sommes éprouvés par telle ou telle chose, c'est pour que nous luttions intérieurement.

Cette lutte donne deux résultats : la conquête, en cas de succès; l'humilité, la possibilité de comprendre les difficultés des autres, s'il n'y a pas de réussite rapide.




père Eugraph Kovalevsky dans "La quête de l'Esprit" p.105-106

lundi 9 mars 2009

saint Basile de Poïana M.




Que survienne une suggestion de l'ennemi sous la forme de quelque passion ou par des pensées mauvaises, celui qui pratique la prière de Jésus en appelle au Christ contre de telles ruses et le diable de périr avec sa suggestion.




dans "Roumanie, Tradition et culture hésychastes" p.153

dimanche 8 mars 2009

Mystères liturgique


...quand, par exemple, un homme a envie de dire son amour à la femme qu'il aime, il n'en finit pas et il ne craint pas de se répéter ! De même la liturgie. Nous n'en finissons pas de dire à Dieu « Gloire à Toi », « Kyrie eleison ».

Le langage liturgique est par essence répétitif, parce qu'il est par nature poétique.




père André Borrély, dans "l'homme transfiguré" p.73

samedi 7 mars 2009

Culte


Dans la tradition orthodoxe le Psautier est subdivisé en vingt cathismes ( d'un mot grec qui signifie s'asseoir ; pendant la lecture d'un acathiste au contraire - le «a» initial ayant un sens privatif - on ne s'assied pas).
père B.Bobrinskoy "LA VIE LITURGIQUE" p.34

vendredi 6 mars 2009

Avec et toujours


( à Miracle)


-à vues humaines, Dieu n'intervient pas beaucoup ?


- le Dieu qui intervient, c'est le Dieu magique.
Dieu n'est pas le héros de Minority Report, ce film où Spielberg imagine des brigades d'intervention lisant dans les pensées des gens et permettant à la police d'intervenir avant qu'ils ne commettent un crime ou un délit.

Dieu va dans la vie avec l'homme, et non à la place de l'homme.

Combien de fois, après l'épreuve, nous réalisons que Dieu était là, mais pas là où nous l'attendions, et jamais comme nous l'imaginions.


entretien avec B.Vergely dans SOP 314 janvier 2007

jeudi 5 mars 2009

Source de la vie


Ce n'est pas un hasard si le XXe siècle qui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, a vu se répandre à l'échelle planétaire une civilisation qui ne propose à l'homme qu'un bonheur terrestre et érige en valeurs suprêmes la production, le profit et la consomation, est en même temps le siècle de la bombe atomique, des camps de la mort, des goulags et des génocides. Une civilisation qui veut se passer de Dieu, ou le relègue dans la sphère des "philosophies personnelles" sans incidence sur les comportements collectifs, est une civilisation qui se rentranche de la Source de la vie. Les satisfactions qu'elle peut offrir ne sont que l'autre face de la mort.



Par l'archimandrite P.Deseille "être chrétien orthodoxe aujourd'hui" p.4

mercredi 4 mars 2009

(cf. Matthieu 6:1)


Un frère ascète, qui ne mangeait pas de pain, se rendit chez un grand ancien. Or il se trouvait là d'autres étrangers, et à cause d'eux, l'ancien avait fait un peu de cuisine. Et lorsqu'ils s'assirent pour manger, l'ascète plaça devant lui seulement des pois chiches trempés et il mangea. Lorsqu'il se levèrent de table, l'ancien le prit en particulier et lui dit: « Frère, si tu vas chez quelqu'un, ne fais pas montre de ta façon de vivre; mais si tu veux tenir ton ascèse, demeure dans ta cellule et n'en sors jamais.» Instruit par cette parole de l'ancien, il apprit à faire comme tout le monde lorsqu'il se trouvait avec des frères.

mardi 3 mars 2009

en communion


Durant la période pré-constantinienne, où les chrétiens, longtemps, n'ont formé que d'assez petits groupes dont l'horizon politique était le martyre, le lieu de culte, inséparable en général de la demeure de l'évêque (alors très souvent marié), s'entourait de locaux d'accueil et de partage. La disposition même de l'ensemble définissait un style de vie liturgique, sacramentel. De même que l'évêque déléguait aux prêtres, avec l'essaimage paroissial, la présidence de l'assemblée eucharistique, de même il déléguait aux diacres l'exercice du sacrement du frère. Mais les deux, en lui, ne faisaient qu'un. Pendant la célébration, les fidèles apportaient solennellement à l'autel une partie des richesses qu'ils avaient produites ou acquises durant la semaine, chacun à sa mesure, à l'exemple de la pauvre veuve dont parle Jésus, et qui, pour peu qu'elle donnât, le prenait sur son nécessaire et non sur son superflu. Le prêtre prélevait sur ces dons le pain et le vin nécessaires à l'eucharistie, le reste était distribué aux plus démunis: le lieu du sacrement était donc simultanément celui d'une redistribution communautaire des richesse. De même les jeûnes, bref mais intenses, n'avaient pas seulement pour but la purification personnelle, mais le partage avec les pauvres: on donnait ce qu'on aurait consommé. Lorsqu'un "frère", par exemple, était mis en prison pour dettes, la communauté dont il était membre s'imposait un jeûne pour le libérer.


O.Clément "La révolte de l'Esprit" p.205

lundi 2 mars 2009

l'homme déchu depuis Adam



Durant le Carême, l'Eucharistie proprement dite n'est célébrée, conformément aux décisions des anciens conciles, que le samedi et le dimanche: la signification propre du jeûne est, en effet, destinée à rappeler aux chrétiens l'état déchu dans lequel ils se trouvent jusqu'à la Parousie,malgré l'assurance du salut qui se trouve déjà à leur portée.

Le Carême est donc une période d'attente qui n'est interrompue que par les liturgies dominicales et qui se termine à la triomphante Eucharistie pascale, anticipation de la seconde venue du Christ.

Durant la Carême, on célèbre pourtant à certains jours un rite vespéral de Communion aux saints Dons, spécialement réservés le dimanche précédent: c'est là la «Liturgie des Présanctifiés » attribuée à saint Grégoire le Grand (604†), pape de Rome.




Père Meyendorff dans "L'EGLISE ORTHODOXE, hier et aujourd'hui" p.66

dimanche 1 mars 2009

l'exterieur et l'intérieur


Qui va à l'intérieur, en imitant l'intérieur, n'imite personne. Il est donc libre. Il connaît un mimétisme créateur.

Qui va à l'exterieur imite quelqu'un et perd sa liberté.

L'homme a été créé dans l'image et pour la ressemblance avec Dieu, est-il rappelé dans la Genèse. Il chute, quand il se laisse séduire par le serpent, qui l'invite à se comparer à Dieu.






B.Vergely "Le silence de Dieu face aux malheurs du monde" p.204
Related Posts with Thumbnails