La théose, c’est l’âme humaine qui, devenue
pneumatophore, retrouve son essence par sa christification. Saint Athanase
écrit : « Le Christ est devenu sarkophoros afin que nous puissions
devenir pneumatophores ». Ici la déification affirme et postule la vraie
humanité de l’homme, de même que la chair humaine a été glorifiée en Christ. La
vraie humanité (le verus homo) prend conscience d’elle-même seulement en unité
énergétique avec la grâce divine du Christ comme verus deus. La
pneumatologie est de nouveau le commentaire de l’œuvre unificatrice du
Saint-Esprit entre les énergies divine et l’homme. Le Christ, qui nous a sauvés
et rachetés par son sang une fois pour toutes, parle maintenant (et cette
parole maintenant est au centre de l’anthropologie chrétienne) ;
il le fait par le Saint-Esprit, le paraclet, qui nous régénère en vertu de ce
salut. Saint Grégoire de Naziance écrit que « Jésus représente l’archétype
de ce que nous sommes et pouvons devenir » (PG 37, 288). L’anthropologie
pneumatologique, la théose de l’homme, signifie l’étude de l’homme en route sur
le chemin où il parviendra à être ce qu’il est dans son essence profonde, telle
que cette essence est révélée en Christ et peut être réalisé par l’homme lorsqu’il
est porté par le Saint-Esprit vers son but suprême : être en Christ.
N. A. Nissiotis dans Le Saint-Esprit, pneumatologie
orthodoxe, éd. Labor et Fides, Genève, 1963, p. 103.