mardi 19 janvier 2010

Quelques notes sur Photios Kontoglou 2/3



Photios Kontoglou a souligné, dans ses écrits, combien la nouveauté radicale de l’art picturale chrétien le sépare de toute forme d’art différente. Kontoglou était ainsi très critique à l’égard de l’art de la Renaissance, dans lequel il voyait, non une avancée de l’homme, mais une régression spirituelle, une incapacité à saisir la beauté véritable des modèles de l’iconographie traditionnelle. Ce n’est pas à dire que les peintres de la Renaissance aient manqué de talent : ce dont ils manquaient, c’est la foi. Ils n’avaient pas la spiritualité des iconographes byzantins. N’osant pas renier le Christ ouvertement, ils représentaient des scènes de Sa vie, et des saints, mais avec l’esprit du monde. Pour Kontoglou, comme pour Ouspensky dont il avait traduit et annoté la brochure sur les icônes, l’art de la Renaissance était « un art profane à sujet religieux ».


Il ne faudrait pas croire que cette position fût, chez Kontoglou, la conséquence d’un quelconque chauvinisme artistique. Tout au contraire. Il a commencé par admirer la Renaissance italienne, et son amour exclusif de l’iconographie est venu d’un mouvement de retour et d’approfondissement. En même temps, cette recherche lui a fourni les critères pour apprécier le développement historique de la Renaissance. Pour lui, Cimabue peint encore de façon purement orthodoxe ; Giotto (1276-1337) est à la frontière : quand il peint l’Entrée du Christ à Jérusalem, la représentation de l’âne est déjà une image naturaliste, tandis que le Christ est encore iconographié.

 Ensuite, le goût de la copie de la nature telle qu’elle se donne l’emporte. Ces œuvres naturalistes sont, dit Kontoglou, privées de mystères et du recueillement qui caractérisent les icônes.

Le but du véritable art religieux est atteint par la sobriété, la simplicité, la force et la piété des icônes.

« En les regardant, celui qui prie est apaisé et attendri ».

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